Essen : jeux testés / premières impressions [2/2]

Publié le par Gorthyn


Photo : essen_2007__018.jpgPatrizier [intérêt perso :  ***]
Michael Schacht, je suis toujours à l'affût de ses créations. Je l'avais bien repéré avant mon départ pour Essen et bien m'en a pris. Le système est assez classique dans le genre : je pose une carte correspondant à l'un des lieux de construction et je pose une pièce à ma couleur sur l'une des deux tours possibles de la cité correspondante. Je termine mon tour en récupérant la carte de la cité dans laquelle je viens de construire.

Il faut donc à la fois construire en fonction des majorités que l'on cherche à obtenir sur les différentes tours, et à la fois en fonction des cartes que l'on récupère pour refaire sa main. Le système fonctionne admirablement bien même si ce n'est pas la première fois qu'il est proposé. Une autre manière de remporter des points est de réaliser des familles de nobles représentés sur les cartes posées, encore une autre caractéristique à prendre en compte lors du choix du lieu de construction... C'est dense, rapide, assez accessible, et cela tourne admirablement bien. J'ai vraiment failli me laisser tenter à le ramener à la maison celui là, et je n'exclue pas d'en faire un jour prochain l'acquisition. Ce qui peut me gêner c'est qu'il n'apporte pas grand chose de nouveau en terme de mécanisme, mais je sais pourtant qu'il m'a bien plu. Je retombe dans ma problématique actuelle : celle de se plier à n'acheter que ce qui renouvelle vraiment ma ludothèque. Je me laisse le temps de la réflexion...


Gangster [intérêt perso : *]
Quand on me dit Amigo, je suis plutôt branché petits jeux de cartes. Avec Alchemist et Patrizier cette année, ma curiosité fût éveillée au point de me laisser tenter par une partie de Gangster.

Il s'agit ici d'un système de majorité qui n'en est pas vraiment un... En fait, il faut occuper les districts de la ville. Et en fonction du rang d'occupation du district, vous allez marquer plus ou moins de points (fonction du district qui va soit priviléger la majorité, au contraire la minorité, ou bien encore celui qui est en seconde ou troisième position).

Le tour de jeu est réduit à une seule action. On pourrait se dire que cela va être fluide, mais personnellement, j'ai trouvé ça terriblement lent. Ne faire qu'une seule action ne nous emmène pas très loin en terme de réflexion. Du coup, lorsque son tour revient, on est vraiment limité et l'on se sent peu impliqué dans le jeu. Certes, quelques petits pouvoirs supplémentaires viennent agrémenter le tout (comme par exemple embarquer un gangster d'un autre clan dans son coffre pour le jeter à la flotte et modifier un peu les majorité/placements... mouai, bof).

Dans l'esprit du thème, j'aurais préféré quelque chose de plus vivant, de plus enjoué, de plus mafieux. Là, on reste sur un jeu me semblant peu rythmé, pas innintéressant certes, mais clairement pas des plus prenant qu'il soit. Le style des illustrations de Robert Nippoldt (ayant illustré également l'autre Gangster, celui de Czarnè, chez Ludo Art l'an passé) ne m'a pas aidé non plus à me plonger dans l'ambiance et le jeu tout simplement.


Gipsy King [intérêt perso : **]
Testé de retour au bercail, il s'agit donc d'un avis plus posé que certains autres donnés dans cet article. Il s'agit d'un jeu de pose plutôt abstrait, relativement épuré, simple, mais plutôt bien ficelé.

On doit chercher à placer nos caravanes aux emplacements les plus recherchés sur les terrains bordant des étangs, qui seront différents à chaque partie (renouvellement assuré sur cet aspect grâce au plateau que l'on construit par des tuiles formées de 3 hexagones, non sans rappeler un certain java). Il faut bien sûr apprécier le genre pour adhérer au jeu. Personellement, j'en ai un peu trop soupé, mais je dois reconnaître que dans son genre, Gipsy King s'en tire plutôt bien. Il faudra savoir passer pour être mieux positionné sur le prochain point d'eau, ou tenter des regroupements de caravanes (autres moyens de scorer un max en plus de celui des majorités sur les points d'eau comportant des poissons). Rien de révolutionnaire dans cette boite, mais un jeu très bien réglé qui séduira les amateurs du genre. Je pense que je ne refuserai pas une nouvelle partie si l'occasion se présente.


Moaï [intérêt perso : *]
Je suis mitigé à propos de ce jeu : un système de mises cachées partiellement (non sans rappeler Ys sur ce coup), avec en plus une gestion intéressante de ce que l'on pourra poser face caché/visible (la gestion de la nourriture qu'il faudra prodiguer à chacun de ses pions de main-d'oeuvre ainsi posé). Le tout couplé à la mise aux enchères des cartes action que l'on poura utiliser pendant le tour... Les idées proposées sont intéressantes, c'est sûr.

Par contre, l'alchimie générée ne m'a pas plus emballé que cela. Peut être que le thème ne m'a pas trop emballé non plus : récupérer du bois afin de construire des statues, celui qui en aura construit pour un max de PV remportera la partie... On se doute que les cartes événéments qui sont de plus en plus "fortes" vont engendrer des choix d'achat déterminants pour la suite de la partie, leur ordre d'arrivée, leur sortie en même temps que d'autres cartes événéments pourront probablement générer des situations différentes d'une partie à l'autre... Mais voilà, l'engouement n'est pas, en ce qui me concerne du moins, au rendez-vous. J'y rejouerai peut être si l'occasion se présente afin de lui accorder une seconde chance.


Lascaux  [intérêt perso : **]
Bon alors pour ceux qui suivent un peu les actualités du monde ludique, vous n'êtes pas sans savoir les embrouilles autour de ce jeu. Je vous laisse consulter un post sur le forum de Tric-Trac à ce sujet.

Je ne vais donc parler que de ce que j'ai pu tester et rien d'autre, du jeu dans l'état de l'art, même si ce n'est pas la bonne règle, même si ce n'est pas le nom du bon auteur inscrit sur la boite.

Il s'agit d'un jeu d'enchères dans le même esprit que Mogul : soit on pose un pierre de sa réserve, soit on passe et on récupère toutes les pierres misées jusqu'à ce moment là. On mise pour s'approprier des peintures de différents animaux : chaque carte animal comporte 2 couleurs. Au début de chaque manche, on choisit une couleur, qui correspondra donc à une ou plusieurs cartes animal. Quand on passe, outre récupérer les pierres en jeu, on empile face cachée la couleur qu'on avait choisit en début de manche. Ainsi, en dépilant ces jetons représentant le choix de chacun des joueurs, on va s'approprier toutes les cartes de la couleur ciblée dans l'ordre inverse où l'on a passé.

Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce jeu d'enchère, c'est que même si on est à la rue point de vue pierres à miser, il est toujours possible d'espérer récupérer des cartes sur lesquelles les joueurs plus riches n'ont pas cherché à se battre car fesant parties de lots moins intéressants (j'adore les jeux d'enchère intégrant cette composante). En l'état, le jeu fonctionnait relativement bien à première vue. Du coup, je suis vraiment intrigué de connaître quelles sont les vraies règles qui se cache derrière le véritable Lascaux...


Photo : essen_2007__130.jpgSaba [intérêt perso : *]
Je voulais tester Liebe & Intrige, mais à la vu des textes plaqués que les diverses cartes, nous nous sommes rabattus sur cette autre sortie sur le stand Goldsieber. Pourtant, marier 3 femmes dans Liebe & Intrige m'attirait fortement dans le genre... Passons, ça sera pour une autre fois.

Dans Saba, il faut participer à la construction d'un palais en réunissant des matériaux de différentes sortes. Vous ne verrez pas le bout du nez de cléopâtre ni de ses crocodiles, mais c'est peut être domage car cela aurait permis peut être d'être d'apporter un peu plus d'intérêt. Même pas de la corruption dans ces constructions (qui goberait ça !) ;-). Enfin bref, j'ai la dent un peu dure, mais il faut dire que les explications ont été les plus laborieuses du salon, que le thème ressemblait à du réchauffé, que les originalité sdes mécanismes brillaient par leur absence. On a trouvé ça relativement indigeste et répétitif. Je ne doute pas que dans un contexte plus propice (avec de bonnes règles expliquées clairement), on aurait peut être apprécié d'avantage. Là, on a mis fin au calvaire dès que le premier décompte (sur les 3) s'est pointé.


KakerLakenSalat [intérêt perso : **]
Un petit coup de coeur pour ce jeu que je zieutais dès qu'il fût annoncé pour le salon. Déjà grand amateur du célèbre KakerLaenPoker, j'étais vraiment curieux de voir ce qui pouvait se cacher derrière ce jeu, du même auteur, même éditeur, même affiliation dans le nom et les graphismes. Et franchement, je n'ai pas été du tout déçu, loin de là. Comme quoi, il faut savoir s'arrêter sur des stands parraissant moins prisés par les joueurs.

Bref dans ce jeu, vous allez pouvoir vous rendre compte que votre cerveau se bloque tout seul parfois. Le principe est simple, chaque joueur à un paquet de cartes et à son tour, il tire la première et la pose face visible sur la défausse. Il a alors moins de 3 seconde pour dire ce que c'est ! C'est simple non ? ... Sauf qu'il y a 3 règles d'exception qui viennent semer le trouble. Il y a 4 types de carte légume (poivron, choux-fleur, tomate et salade).

Alors les exceptions, c'est simple : on dit le nom de la carte sauf que... Si la carte précédente était déjà cette même carte, il faut donner le nom d'un des 3 autres légumes, sauf que... Si le joueur précédent avait été obligé de dire déjà un autre nom de légume, il faudra donner l'un des 2 autres noms de  légume, sauf que... Si une carte cafard a été posée, interdisant de dire le nom d'un légume particulier, il arrivera dans certaine situation qu'une seule possibilité de nom de légume soit prononçable (pas une de plus, pas une de moins). Voilà, c'est tout simple, mais tout le monde s'amuse autour de la table. Accessible, rapide, sympathique, c'est vraiment du tout bon. Evidemment, on ne fait pas toute uen soirée jeu avec KakerLakenSalat, mais c'est diablement efficace pour se mettre en appétit moi je dis !


Pornstar [intérêt perso : **]
Il nous fallait évidemment une grosse bêtise sur le salon, sans cela, ce n'est pas vraiment Essen. Pornstar, pour ne rien vous cacher, j'hésitais depuis quelques mois. Je savais pertinemment le jeu assez pauvre de par ses mécanismes, une ambiance que je trouvais douteuse cela va s'en dire, mais bon, au second degré (voir au 3ième), avec un "bon" public de joueurs, je me demandais ce que cela pouvait donner. Mais engager près de 18€ pour ça, cela me refroidissait.

Alors évidemment, quand Hedelberger, dit "le tourniquet infernal", le proposa cette année à 2,95€, forcément, la question est revenue sur le tapis. Mais comme dans la bande, il y en a encore de plus fondu que moi, je me suis fait distancé par Ludo qui nous a ramené ça le vendredi soir à l'appart. Du coup, Pornstar au programme et force est de constater qu'on a rit comme des baleines.

Alors perso, je le vois plus comme un jeu à la "Il était une fois" dans la mesure où tout l'intérêt, l'amusement que l'on peut en retirer, c'est lorsque les joueurs commencent à commenter leur super-production. Déjà, comme demandé dans les règles, on est censé se trouver un nom à notre maison de production... tout un programme. Parce que le mécanisme de base, on se rapproche férocement d'un pilleurs des tombes de l'espace en gros. On pose des cartes acteurs plus ou moins réputé dans leur domaine, des cartes accessoires (no comment), et sinon on paye pour poser des cartes action/événement. Bref, rien de transcendant. Par contre, quand les joueurs se lâchent à commenter leurs "oeuvres"; alors ça peut partir en franche rigolade. Bref, à réserver à un public averti (dans tous les sens du terme) qui aime bien la grosse déconnade et qui n'aura pas peur de prendre le crachoir pour faire vivre ses films (enfin leur making-of en quelques sorte).


Photo : essen_2007__106.jpgIm Jahres des Drachen [intérêt perso : ***]
Forcément, le dernier Aléa était dans le colimateur de nombreux joueurs, dans le bon sens du terme. Les tables étaient prises d'assaut et ce fût donc par terre que nous découvâmes la dernière création de Stefan Feld, auteur du déjà très apprécié Notre Dame sorti un an plus tôt. Les règles ont été un peu laborieuses à nous expliquer, je pense simplement que la (jeune) animatice ne maîtrisait pas trop l'art des explications de règles. Mais bon, quand on nous propose de nous expliquer les règles, on peut difficilement refuser ;-).

Ce que j'ai apprécié dans l'année du Dragon (bientôt traduit chez Filosofia pour rappel), c'est la gestion du renouvellement des parties via les 12 mois que l'on va traverser au cours des 12 manches. En effet, 12 tuiles événements sont tirées au hasard et vont annoncer ce que l'on va "endurer" pour la partie. Il va falloir une fois encore marquer des points de victoire, évidement devrais-je dire, mais cela pourra se faire de multiple-manière cela va s'en dire. Nous avons quelques incertitude sur le fonctionnement des bonus précédemment acquis et je préfére ne pas m'exprimer dessus dans le doute, mais je pense bien que le jeu "s'ouvre" bien grâce à ces derniers.

Le jeu est très plaisant, l'ordre du tour est géré de manière assez originale (ce que je commence à apprécier particulièrement aussi, plutôt que le senpiternel sens horaire), les parties sont assez denses, bref tout ce que j'aime en somme ! Un petit reproche sur les illustrations que j'ai trouvées vraiment tristounes, et un plateau minimaliste (qui sert surtout à poser de manière ordonnée les nombreux éléments du jeu) que j'ai vraiment trouvé limite. C'est à mon sens la seule ombre au tableau, mais cela me rebutte d'ailleurs quelque-peu pour ne rien vous cacher quand à son acquisition... Parce que là clairement,à part les joueurs habitués, je ne pense pas qu'il fasse vraiment envie en l'état. L'année du Dragon reflète bien le cru 2007 d'Essen à ce titre : du bon gros jeu qui n'aime pas séduire par sa robe.

Publié dans Premières Impressions

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