Euphrate & Tigris [CR du vendredi 19 juillet]
Tout se perd... J'en suis désormais convaincu...
Voilà en gros un an que je n'avais pas joué à Euphrate & Tigris, l'un de mes jeux favoris, un des mes incontournables.
Un an que je désespérais presque d'y rejouer un jour. Et oui, comme certainement beaucoup, l'envie de toujours tester des nouveautés relègue bien (trop) souvent les perles de nos ludothèques à rester tristement sur les étagères.
Résultat des courses, même si on n'oublie pas les règles (un petit coup d'oeil rapide tout de même pour revérifier un ou deux points précis), certains automatismes reviennent rapidement, mais d'autres au contraire traînent un peu la patte...
Je suis celui qui a le plus de parties à son actif (5). J'explique avec brio les règles à deux joueurs (Elodie et Eric) qui découvrent le nirvana du jeu.
Après avoir été maintes fois coupé dans l'explication des règles (siouplé, un petit peu de calme où sinon, on commence de jouer sans que je vous explique les conflits externes !), la partie démarre enfin.
A nouveau le plaisir de reposer ses tuiles sur le plateau, sentir que les conflits, internes et externes, vont très rapidement gronder entre le Tigre et l'Euphrate...
Début de partie relativement classique en ce qui me concerne : je ne m'isole pas et tente d'exploiter au mieux les positions à côté des temples que mes adversaires mettent en place. J'ai les Lions, et je place mon chef rouge ainsi que mon chef bleu dans la cité la plus centrale de la carte. J'accompagne le chef noir d'Elodie (le vase). Je place par ailleurs mon chef noir en bas du plateau et participe à l'autre grande cité du plateau.
Je recontre pas mal de difficultés pour placer mon chef vert qui restera finalement très / trop longtemps sur la touche.
Par contre, mes chefs rouge et bleusvoient leur position très renforcée, que ce soit pour contrer les conflits externes, autant que les conflits internes.
Pour ces derniers, je suis relativement mal puisque je ne pioche quasiement aucune tuile rouge pendant un bon tiers de la partie. Autrement dit, n'importe quel conflit interne où un adversaire aurait sorti deux tuiles, et j'étais éjecté du plateau. Mais coup de chance, aucun joueur ne tentera cette approche.
Certainement trop occupé et inquiet justement pour les conflits internes de mes chefs rouge et bleu, j'en oublie d'attaquer en conflit interne le chef noir de Nicolas (boeuf) à gauche de la photo. Je n'aurais pourtant eu aucun mal de le sortir, surtout que dès qu'un conflit interne sur mon chef noir surviendrait, je serais clairement éjecté (que 2 tuiles support rouge).
Je laisse donc malheureusement passer un tour de trop et me fais éjecter mon chef noir par Eric (l'arc).Il n'aura d'ailleurs pas chômé puisqu'à ce stade du jeu, il a déjà bâti deux temples, et Elodie, un.
Trois temples agrémentent donc la carte à la moitié du jeu.
Moitié du jeu au cours duquel on me regarde d'un sale oeil, pensant que je suis largement en tête, alors qu'au contraire, la photo l'atteste, je suis certainement dernier puisque je n'ai encore gagné AUCUN point de victoire vert.
Evidemment, plus vous tentez de vous défendre, plus vos adversaires pensent que vous bluffez. Et là, je prends mon appareil photo pour avoir une preuve qu'à ce moment là de la partie, je suis très mal. Pendant ce temps là, Elodie encaisse au moins deux cubes à chaque tour, grâce à la pose de tuile bien entendu, mais aussi grâce aux temples. Elle se blinde en noir, alors que je tente d'imposer mon chef bleu pour tenter de bloquer la progression de mes adversaires dans cette couleur.
Le problème est qu'il y a deux temples produisant des points de victoire bleu, et la suprématie de mon chef bleu, même si elle me permet d'ejecter régulièrement d'autres chefs bleus, n'est pas aussi efficace que je l'aurais espéré.Une fois de plus (je me le dis pourtant à chaque partie d'Euphrate), je me rends compte que je ne réagis pas assez vite pour engranger des points de la couleur manquante (ici vert).
Je place désespérément mon chef vert dans une petite cité florissante du sud-est (sur la photo), et commence timidement à gagner 2 ou 3 points verts. Il serait temps tout de même.
Il apparaît clairement qu'Elodie, qui gagne très régulièrement des cubes dans quasi toutes les couleurs, excepté peut être le rouge, est clairement loin devant nous. Une alliance serait des plus logiques, mais mes deux adversaires ne semblent pas très enclins à se lancer dans se genre de guérilla. Mes oreilles chastes entendent même un des joueurs plaider sa paroisse pour tenter de terminer second...
Piouuu, c'est ti pas malheureux d'entre des gens résignés comme ça qui ne veulent pas faire la "Révolusssssionnnnnne" ! Il était pourtant encore temps de se lignuer et de vraiment bloquer Elodie dans les gains de points de victoire rouge... Le plus drôle finalement, est que celui qui souhaitait terminer second, était justement celui qui avait le plus à gagner dans cette alliance puisque cela lui aurait peut être permis de gagner et de ne justement pas terminer second... Rhalala, sacré Nicolas tout de même... ;-)
Grâce au déplacement quelque peu tardif de mon chef vert, je parviens à faire l'aumône de 7 cubes vert au total, ce qui me permettra de sauver une cuisante déculottée.Je n'ai jamais pu faire des points avec ce chef, manquant cruellement de tuiles rouge pour tenter un conflit interne, et n'ayant pas assez embringué le pas pour implanter ce chef et le lancer dans des conflits externes pouvant assurer de sériuex gains.
La partie est pleines de conflits, qui pour mon plus grand plaisir, permet de mettre en guerre deux adversaires qui n'avaient rien demandé jusque là. Les rebondissements sont nombreux et parfois surprenants : Eric, en conflit externe à 6 contre 2, décide de ne rien rajouter en tuiles noires... Nicolas, le défenseur sort fièrement 4 tuiles de derrière son paravant... Une aubaine au bon moment qui lui permettra d'être rapidement à l'abris sur les noirs (en encaissant dès le début de partie près de 7 cubes noirs de mémoire).
Comme prévu depuis le milieu de partie, Elodie nous écrase avec un score de 10 (très équilibré entre toutes ses couleurs), Nicolas finit second à 8 (égalité également entre toutes ses couleurs). Eric et moi terminons loin, très loin derrière avec un score de 5 (c'est finalement le noir qui me plombe, chef que je n'ai pas rendu assez actif en début de partie).
Encore une bien belle partie qui me conforte dans l'idée qu'il faut jouer un minimum régulièrement à Euphrate & Tigris pour déployer d'avantage de stratégies et retrouver ses automatismes plus aisément. Celà étant, ce jeu me charme à chaque partie. La configuration à 4 étant certainement ma préférée. Des rebondissements, des physionomies de parties qui changent très souvent en cours même de partie, des doutes, des déceptions ou des joie dans les conflits perdus / gagnés, etc... Du bonheur en barre comme j'aime à le rappeler à chaque fois...
C'était ma plus belle déculotée à Euphrate, mais c'était tout de même une bien belle partie qui a eu en plus l'avantage de convertir 3 autres joueurs à ce bijou. Cela valait donc bien la peine de perdre élégamment...