Taluva : sous la 3D, la profondeur...
 | Pose de tuiles | 2 à 4 Joueurs | ~40mn | 3,45 / 5 | |
| Diversité & profondeur |  | Adapation & interactivité | | ||
| Rebondissements | | Originalité globale |  | ||
| Continuité Game-Play | | Ambiance & Jubilation | | ||
| Thème fort / mécanique |  | Maîtrise du hasard | | ||
| Configuration nb joueur | | Accessibilité | | ||
| Diversité et profondeur (poids 3) | |||||
 Un titre aguicheur pour cette fiche, je vous le concède. Mais c'est pourtant bien ce qui retient le plus intensément mon attention dans Taluva.La mécanique est très simple à appréhender (on se retrouve dans un système de pose de tuile à l'esthétisme proche de Java, et à des prises de positions qui font penser à un très lointain cousin Carcassonne) mais propose à la grande surprise générale une profondeur de jeu que l'on a du mal à discerner à la lecture des règles. Le système de construction du paysage, et donc du plateau de jeu, ravira les amateurs de Java dont je fais parti. L'air de jeu est unique à chaque partie, et les situations qu'ils génèrent également. Les possibilités de coup induites sont de fait également impactées pour le plus grand plaisir de ceux qui aiment découvrir de nouveaux cas à résoudre, et j'en fais également parti. | |||||
| Adaptation & interactivité (poids 3) | |||||
 Un jeu où l'on pose des tuiles chacun sont tour pour former un paysage d'une îles tourmentée par les volcan, forcément l'interractivité se sent dès ce principe de base.Quand à cela vous ajoutez des coups pour tenter de bloquer vos adversaires (que ce soit par la pose de vos bâtiments et/ou de vos tuiles), ou bien de tenter de profiter des "gisements" de terrains qu'ils provoquent eux-mêmes, on se rend compte que la course à la victoire ne se fera pas sans heurt... Et donc sans une forte interractivité. Néanmoins, il est intéressant de relever que les coups portés à ses adversaires ne font que ralentir leur progression, et ne les font pas "reculer" dans leur course. C'est également dans la mouvance actuelle que de proposer de l'interractivité moins directe et de fait moins violente, et donc plus digérable par un plus large public. Dans Taluva, écraser des huttes n'oblige pas leurs malheureux possesseurs d'avoir à les rejouer (pour rappel, dans Taluva, on cherche à optimiser la pose de ses pions bâtiments pour s'en débarraser sous certaines conditions). Cette intervention ne fera que modifier la taille des villages impactés, éventuellement de les voir se scinder... | |||||
| Rebondissements (poids 3) | |||||
 Mes parties m'ont toujours réservé de biens beaux retournements de situation. Probablement parce que nous manquions encore d'expérience à bien y réfléchir, mais pas seulement sans l'ombre d'un doute non plus : on sent bien que des "coups charnières" seront possibles au-delà de la phase d'apprentissage.Jouer avec la configuration topologique du terrain (enfin du plateau que l'on bâtit petit à petit) mais également avec la pose minutieuse de ses différents types de bâtiments propose immanquablement des rebondissements que tous autour de la table apprécieront. Si à cela nous ajoutons les éventuellens alliances de circonstances pour tenter de freiner le joueur en tête pourra éventuellement faire un peu grincer des dents, les rebondissements n'ne malmèneront pas chacun des tours de jeu, mais seront immanquablement présents 2 ou 3 fois dans une partie. Et ça, c'est vraiment jubilatoire de sentir les phases importantes qu'il ne faudra surtout pas rater pour espérer l'emporter. | |||||
| Originalité globale (poids 2) | |||||
 L'esthétisme du jeu retiendra évidemment l'attention de tout joueur qui s'approchera d'une partie de Taluva. Le rendu est vraiment du plus bel effet même si une fois plongé dans le cours d'une partie, on ne se laisse plus distraire par la beauté de cette île dans laquelle on cherche à s'établir plus rapidement que ses adversaires.Comme déjà évoqué, on se rapproche de Java sur cet aspect. Même si Taluva n'est donc pas le premier jeu à exploiter cet aspect de construction en 3D, les jeux de ce type ne sont pas légion. Et Taluva l'exploite de manière fort élégante. On rajoutera la contrainte de pose des tuiles pour conserver la logique des irruptions volcaniques de l'îles qui si elle ne semble pas abusive, permettra également de proposer des situations intéressantes dans l'évolution de la partie. Au final, on ne retiendra pas forcément Taluva pour les révolutions qu'il propose dans le monde ludique, mais plus par l'alchimie réussie de divers (bons) mécanismes connus et reconnus et d'un visuel sans reproche (beau et assez lisible en partie contrairement à ce que l'on pourrait craindre initialement). | |||||
| Continuité Game-Play (poids 2) | |||||
 Taluva est essentiellement un système de pose de tuile à la base. Comprenez par là qu'il ny aura globalement la même fluidité des tours que pour un carcassonne.Donc quand je lis sur le net que certains craignent des tours de jeu lents où certains commenceraient à se mettre en mode RAIN MAN (comprenez, calculatoire) comme à Java d'une certaine manière, n'ayez crainte : il n'y a pas de point d'action et encore moins de déplacement de pion à optimiser. Votre principale objectif de chaque tour de jeu sera la pose de la tuile (en général on joue contre un adversaire ou/et pour soit, rien de plus simple !) et d'un pion bâtiment (contrairement à carcassonne, cette pose ne se limite pas à la tuile que vous venez de poser, mais tout le plateau). Et ça au final, ça ne prend guère de temps quand on commence à être rôdé. Bref, des tours de jeu où il faut rester attentif, mais où l'on ne s'endort pas en attendant son prochain tour si chacun a une petite expérience du jeu (compter 2 ou 3 parties). | |||||
| Ambiance & Jubilation (poids 2) | |||||
 Il ne s'agit clairement pas d'un jeu d'ambiance. Si vous êtes déjà passé à côté d'une table de Taluva, vous avez certainement eu l'impression d'être devant une sorte de recueillement collectif, avoir presque l'impression qu'il ne faut pas trop s'approcher pour ne pas gêner la concentration en cours.Par contre, comme j'ai déjà pu l'évoquer précédemment, Taluva réserve à chaque partie des moments où il faudra jouer le bon coup. La partie ne sera pas irrécupérable si vous pensez l'avoir raté, mais vous vous rendrez compte ultérieurement qu'il aurait été très efficace de le faire (chouette, une autre partie en vue pour se prouver qu'on progresse dans l'assimilation des subtilités du jeu !). Au final, on se doute bien que l'excitation et l'animation ne sont pas le centre nerveux de Taluva bien évidemment, mais on se plaît à réfléchir en même temps dans la gestion de cette île afin de tenter de tirer au mieux son épingle du jeu. Et c'est assez surprenant de se rendre compte que pour un jeu, certes accessible mais faisant néanmoins intervenir un effort d'attention, l'ensemble des joueurs (avec qui j'ai joué du moins) on tous accrochés au point de raremenr refuser une seconde partie dans la foulée. | |||||
| Thème fort / mécanique (poids 2) | |||||
 Bon là forcément, je reste un peu plus sceptique : on a du mal à ne pas sentir un thème plaqué sur ce jeu de pose relativement abstrait (pose de tuile et de pions sur ces dernières).Ceux qui sont transportés dans le thème d'un carcassonne par exemple, le seront tout pareillement dans Taluva. Pour les autres, et je fais parti de ceux là, l'esthétisme du plateau parvient quasiement à estomper ce manque, épaulé par un jeu riche en possibilité qui pour le coup vous gomme l'abstraction sous-jacente qui aurait pu vous rebutter. Moi qui me sens pourtant de plus en plus loin des jeux abstraits, Taluva m'a bien entourloupé finalement, et ce, pour mon plus grand plaisir. L'attrait généré est ce que l'on retient au final dans une partie. | |||||
| Maîtrise du hasard (poids 1) | |||||
| Aucun soucis à mon goût : certes, on aimerait parfois piocher une tuile en particulier, mais cela n'a rien à voir avec Carcassonne où il devient nécessaire de connaître à minima exhaustivement les différentes tuiles pour savoir ce qu'il est encore possible de réaliser avec celles restantes. Là, c'est d'avantage par le positionnement en 3D vis-à-vis des volcans qu'il va falloir faire preuve de discernement. Et comme chaque tuile comporte au moins un volcan sur l'un des 3 champs, il n'y aura donc pas à pester contre un coup du sort. | |||||
| Configuration nb joueur (poids 1) | |||||
| Je n'ai essayer Taluva qu'à 3 et 4 joueurs. Ces deux configurations m'ont complètement convaincues. Quand je lis certains avis sur le net préférant jouer à 2, je me dis qu'il en faut pour tous les goûts et qu'il faudra évidemment que je le teste dans cette configuration. Mais je pense à priori qu'à 3 ou 4, il devient de plus intéressant de gérer les opportunités qui se présentes, et c'est plutôt dans cet esprit que je savour Taluva. Si dans la configuration à 2 il s'avère qu'il soit tout aussi intéressant à mes yeux, alors je remonterai probablement la note à 4. | |||||
| Accessibilité (poids 1) | |||||
| Une très grande force que son accessibilité : les règles ne sont pas volumineuses (comme dans tout jeu abstrait qui se respecte finalement), et sont assez simple même si lors de la première partie, on n'arrête pas de rappeler les règles de pose des 3 bâtiments. Passé ce cap, il n'y a aucune barrière qui pourrait empêcher de contenter tout type de joueur. | |||||
| En compléments | |||||
 Quelques mots sur le matériel Je ne vais pas me répéter. Je vais juste rajouter que comme à son habitude, Hans im Glück propose un matériel très soigné, dans une belle boite thermo-formée pour pouvoir ranger l'ensemble des tuiles. Juste un petit bémol : 3 de mes tuiles dépassent un tantinet et se voient donc dans la possibilité de visiter un peu le reste de la boite si je la déplace verticalement. Ce détail mis à part, on en a largement pour son argent et pour les yeux. On appréciera la forme des pions (au revoir les cubes ou cylindres peinant à faire travailler notre imagination pour nous convaincre de ce que l'on est censé être en train de manipuler) et le niveau de finition de l'ensemble. Similitudes avec d'autres jeux Puisqu'on aime toujours comparer pour se donner des repères... Je les ai déjà évoqué dans cette fiche. En synthèse, un jeu de pose de tuile, qui fait penser à un cousin lointain de carcassonne mais proposant un système de pose me semblant plus riche tout en gardant une simplicité de jeu aussi agréable, et plus élégant à la fois. On ne manquera pas la filiation avec Java pour le plateau en 3D qui se construit petit à petit. Et là encore, j'aurais envie de dire que Taluva à su garder le meilleur : proposer une profondeur, une richesse des coups en terme d'opportunité et de situations à découvrir tout en s'affranchisant d'un système que certains trouvent indigeste et parfois lourd (en terme de ralentissement du rythme de jeu) dans le décompte de points d'action. Les éventuels regrets Je n'en ai pas encore à ce jour excepté, comme déjà évoqué, un côté abstrait qui est cependant bien camouflé par un esthétisme très réussi et un vif intérêt généré chez tous les joueurs au cours des parties. On pourrait presque parler de tour de magie, enfin d'illusionis puisque Taluva pourra je pense faire jouer des gens qui sont hermétiques à des jeux de réflexion abstraits. La mayonnaise prend-elle ?  C'est là que Taluva a su me cueillir : en proposant des mécanismes assez simples mais élégants, et en réussissant en même temps à proposer un renouvellement des coups à faire... Et celà, en captivant l'attention des joueurs qui se plongeront avec plaisir dans un jeu qui pourtant peut sembler froid si on lui ôtait ses apparâts.Il y a presque un an, je lançais le nouveau format de fiche de jeu avec celle de Thurn & Taxis. L'an passé déjà, je ne connaissais pas tous les autres jeux pour la course au Spiel, mais j'avais finallement misé sur le bon cheval. Et bien cette année me voilà un peu dans la même situation : je ne connais pas toutes les sorties de jeux que l'on peu évoquer sur les sites spécialiséz, mais je serais tenté de penser que Taluva à toutes ses chances avec néanmoins le bémol concernant la toile de fond abstraite. Mis à part celà, il réuni pas mal de qualités qui ont vu récompenser les vainqueurs de ces dernières années. Alors Taluva, sous sa 3D, la profondeur... d'un Spiel ? Et même si Taluva ne remporte pas le Spiel, il est le jeu qui aura retenu mon attention en ce début 2007, et qui va probablement alimenter très régulièrement les sorties de jeux de ma ludthèque. | |||||
| Les liens | On en parle sur ce blog | ||||
| | ||||